Rêver d'un ami disparu au coin d'une rue, un jour d'hiver.


Avec les grands immeubles qui mataient, indifférents, les valises au pied d'un homme seul.


Rêver d'horribles retrouvailles au coeur d'un nouveau monde immonde.


Avec les avions qui rugissent et déchirent un ciel rougi.


Avec nos idéaux en lambeaux et les yeux pour pleurer sur nos âmes
séparées, pour chialer sur des millions de souvenirs non partagés.


Avec des enfants qui crient autour de nos vies tourneboulées.


Avec les tourments futiles qui ont volé nos énergies année après année.


Avec rien à se dire, tout à jeter au trou noir de nos amours ordinaires.

Avec l'espoir vain de tout recommencer, de reprendre à zéro nos
humeurs synonymes, écrasées désormais au fond de nos poches lacérées.


Avec l'amitié pour seul bagage.

Grinçons des dents !

Crions strident !

Pour agacer les oreilles

De nos deux voisins vermeils.

Ces longs aïeux croulent,

Leurs gris os s'écroulent.

C'est bien fait pour eux !

N'ont qu'à pas êt' vieux !



Grinçons dedans !

Crions des dents !

En attendant la faucheuse
 Et sa faux la bien fâcheuse

Nous leur casserons les pieds
 Pour qu'ils cessent de nous épier.
 Et quand ils seront bien morts,

Nous n'aurons aucun remords !



Grinçons des dents !

Crions strident !

Demain nos jeunes gamins

Frapperont fort dans leurs mains,
 A leur tour grinceront quenottes
 Mettront nos nerfs en pelote !

Dans un sabir surfait,


La Lady blue surfait


Sur une vague vague


à l'âme ; la drague


était easy, Daisy.


Et son teint tout rosi.


Elle ne voyait qu'elle,


miroir dichotomique


de ses propres mimiques,


Elle se trouvait belle.


Et j'avais, par malheur,


Envie d'un soupçon


de frissons


Pour éteindre une vieille douleur.


Elle fit l'affaire.

Dans ma cervelle à bulles,
y'a plein d'idées bidules.
Elles se bousculent
Et ma tête bascule.

Y'a l'idée du bonheur
Un p'tit peu ridicule
Pour tous les gens des fleurs
Pour les Julies des Jules.

Y'a la nostalgie grise
Des soirs de noire bise
Elle me tournebourrique
De vieux regrets d'Afrique

Y'a les graves soucis
Le boulot, la bagnole
Mon bébé, ma Sissi,
Une vraie farandole.

Y'a les grandes utopies
Sauver l'homme de l'homme
Et revoir la copie
d'un Dieu et de sa pomme.

Et enfin y'a des rêves
Qui s'agitent en motus
Rose sombre et lotus
L'aube jaune les achève.


Aspirine !

Salace - Mon coeur
Sale As de coeur !
Coup de poker
Pari parisien
Sur une âme héroïque
d'Amérique.
Coup de pot, I care;
Je l'ai gagnée
haut-la-main,
hold-up d'amour.
Haut-les-mains
Quinte flush et retour
sur son flush et rebours.
Le tapis vert s'évertue
A revers, puis voit rouge.
Impair et passe au feu rouge.
J'ai perdu la main,
Elle tourne et déboule,
Comme une boule,
Pile sur le noir.
Jackpot, ça dépote,
Je prends la poudre
D'escampette - noire ou blanche,
La nuit s'enclanche.