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Par tourane2 le 22 Mars 2007 à 10:09Carambolage
Carrément volage !
Au ralenti
La carlingue de la carriole
Dégringole
Dommage, Paul !
Pourquoi t'es parti ?
Et s'envolent,
Dans l'air brûlant,
Une paire de lunettes
de soleil
Deux soleils,
Une lune
Un stylo de fortune
Un carambar mou
Un caramel dur
Une bouteille de blanquette de Limoux
Oubliée... sur la banquette
Arrière
Une pierre
Un cimeterre.
Une panthère
En peluche
Une bûche de Noël
Pourtant voilà bientôt Paques.
Une matraque.
Et puis en vrac :
Un livre
Deux livres
Trois livres
Un bonhomme ivre.
Le virage en rit encore.
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Par tourane2 le 16 Mars 2007 à 09:25
Du baratin
Une tarte tatin
Des patins
Un matin doux et silencieux.
Une cloche
Une anicroche
Une vieille sacoche
Un midi brumeux et boîteux
Une bière
Une colère
Une rivière
Un soir d'adieu noir et voilé
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Par tourane2 le 6 Mars 2007 à 10:10
C'est un conte curieux, une histoire de rien.
De riens du tout.
D'ailleurs, le monde s'en fout.
Il y avait, dans un pays d'îles,
Une fille jolie d'âme et de peau.
Elle souriait, de l'aube au coucher des étoiles.
La tête posée de côté sur la natte, dans son sommeil elle souriait.
D'un sourire invincible, qui semblait venir du côté invisible du monde.
Penchée sur la marmite de riz, dans la sombre cuisine, elle souriait.
Le nez en l'air, vers les bourgeons clairs du manguier, elle souriait.
Les yeux dans les yeux de la rivière boueuse, elle souriait.
Devant l'autel de ses ancêtres, un grand meuble de bois précieux, les mains jointes, le cœur grand comme l'univers, elle souriait.
Sous la pluie bienfaisante, les doigts glissant dans ses longs cheveux luisants, elle souriait.
Un jour de grand ciel pur, un jour où le souffle de la terre balayait les rizières lumineuses, la jeune fille a disparu.
Tout était là, pourtant, qui l'attendait, entre la terre brune et l'azur impatient.
Dans le soir qui approche à tâtons, dans les bijoux de lumière qui se pendent aux langues vertes des jeunes pousses, dans l'infini mouvement des lotus qui ferment leurs pétales roses et blancs, certains soirs, on pourrait voir, en plissant les yeux, l'esquisse de son sourire éternel.
Mais le monde s'en fout.
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Par tourane2 le 13 Février 2007 à 07:33
Manille, ville-vanille
Douce et âpre.
Mon cœur dérape, le Satrape !
Manille et ses visages ronds,
Ses rumeurs, son ron-ron.
Ses nuits sans lunes, au néon.
Je change de nom.
Je m'appelle Robert ou Léon.
Je dis oui, je dis non.
Je suis le spectre avide
Qui cherche dans le vide
L'amère potion, le jus suprême,
Qui rend gris et saupoudre
L'âme, avant de la dissoudre
D'éclats de rire tamisés,
D'espoirs meurtris.
Je fais le tri,
Triste et blême.
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Par tourane2 le 13 Février 2007 à 07:33
Un soir, en bord de route
Il fallait, coûte que coûte
S'arrêter.
Ecouter un oiseau caché
Dans la brume avenante
Chanter
Sa douleur prenante.
Il fallait, nul n'en doute,
Cracher de dépit sur la route.
L'horizon, tout au bout,
Agitait son corps de sirène.
Le gravier ne crissait plus
Silencieux dans sa peine.
L'oiseau chantait. Il a plu.
Le voyageur, debout,
Ruisselle. Figé.
Le jour passe.
Le chemin vallonné est une impasse.
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