Paradis, dis-moi, Paradis,
Pourquoi ce drôle de nom ?
Toi qui n'est qu'un vieux bonhomme
fondant,
Toi qui crache par terre comme un paysan
chinois
Toi qui jure par les Dieux les plus
improbables
Paradis, dis-moi, Paradis,
Pourquoi passes-tu chaque matin
Devant cette vieille maison de
pierres,
Abandonnée en bord de route ?
Qu'as tu perdu dans ses couloirs gris
?
Ton enfance ou un grigri de rebouteux
?
Paradis, dis-moi, Paradis,
Pourquoi ai-je le coeur en vrille
Quand j'aperçois titubante
Ta silhouette en cuir abyssin
précédant de peu tes regards indéfinitifs
?
Paradis, vieille branche, serais-tu moi ?